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  • Photo du rédacteurNicolas Citti

L'Édito "Compétences" - semaine du 12 juin 2023

Qui VivaTech verra



VivaTech. 1 mot et 8 lettres qui ont mobilisé l’attention d’un grand nombre d’acteurs médiatiques, politiques et économiques ces dernières heures, avec pour point d’orgue la venue du chef de l’État dans les allées de la Porte de Versailles, mercredi. Le plus grand salon européen consacré aux start-ups et entreprises innovantes a été le théâtre d’annonces importantes de la part d’Emmanuel Macron, qui jouit auprès de ce public d’entrepreneurs et d’investisseurs d’une forte popularité. Alors, loin des casserolades, le Président de la République a pu prendre le temps de détailler sa stratégie nationale pour l’Intelligence Artificielle. Après le lancement de la nouvelle vague de l’AMI “Compétences et métiers d’avenir”, doté de 700 millions d’euros pour la formation vers les métiers émergents, et la présentation du projet de loi “industrie verte” pour faire de la France le leader de l’industrie décarbonée en Europe, les déclarations d’Emmanuel Macron à VivaTech confortent la posture qu’il cherche à endosser de “Président de la souveraineté industrielle”.


Quelques heures plus tôt, le député Paul Midy, ancien dirigeant de Frichti, présentait son rapport issu de plusieurs mois de réflexion sur l’investissement dans les start-up et la croissance des PME

Doubler le nombre de formations”, “avoir deux ou trois pôles d’excellence”, “créer des champions“, autant d’objectifs qui ne peuvent que satisfaire le parterre d’entrepreneurs attentifs aux propos du Président de la République. Quelques heures plus tôt, le député Paul Midy, ancien dirigeant de Frichti, présentait son rapport issu de plusieurs mois de réflexion sur l’investissement dans les start-up et la croissance des PME. Ce proche du chef de l’État, qui a notamment occupé la fonction de directeur général du parti présidentiel, fait lui aussi de la compétence et de l’emploi l’un des axes forts du soutien au développement d’acteurs économiques innovants. Selon lui, “il ne sera pas possible d’atteindre le plein emploi sans nos start-ups, PME innovantes et PME en croissance”. Le député chiffre entre 300 000 et 500 000 emplois créés par cet écosystème dans les prochaines années, “soit un tiers de ceux à créer pour atteindre le plein emploi”.


Car malgré le dynamisme affiché par l’écosystème des start-ups, les entreprises du secteur du numérique peinent à attirer de nouveaux talents et à diversifier les profils recrutés.

La stratégie présentée par Emmanuel Macron sur l’intelligence artificielle consiste à “aller beaucoup plus vite et fort”. L’inverse aurait été surprenant. Désormais, il reste à savoir comment cela se traduira dans les faits. Doubler l’offre de formation aux métiers de l’Intelligence Artificielle est une chose. Mais remplir les salles de classe et les sessions de formation en est une autre. Car malgré le dynamisme affiché par l’écosystème des start-ups, les entreprises du secteur du numérique peinent à attirer de nouveaux talents et à diversifier les profils recrutés. Pourtant, l’un des leviers majeurs pour entraîner la France vers une transition numérique se trouve bien dans notre capacité à orienter les jeunes, les demandeurs d’emploi et les actifs en reconversion vers les métiers du numérique. Sans un sourcing des candidats plus efficace, notamment en direction des femmes et des habitants des quartiers prioritaires de la ville encore trop peu présents dans le paysage du numérique, le doublement de l’offre de formation sera suivi d’effets limités. L’étude de l'OPIIEC (Observatoire des métiers du numérique) publiée en mai 2023, souligne que 88% des entreprises du numérique font face à une pénurie de candidature féminine.


Alors, ces déclarations d’Emmanuel Macron ne sont-elles que des effets d’annonce ? Pas seulement, les investissements promis et les intentions affichées font naître un engouement politique essentiel pour créer une dynamique commune. Néanmoins, il ne faut pas omettre qu’”aller beaucoup plus vite et fort” requiert de prendre le problème dans sa globalité, à commencer par la question de l’attractivité des métiers du numérique.


En attendant, le Président de la République reçoit ce vendredi à l’Élysée Elon Musk et espère bien faire son possible pour que le patron de Tesla choisisse l’Hexagone pour implanter sa future usine de batteries. Mais avec quels ingénieurs ?


Par Corentin Dattin, Consultant Senior chez CHEFCAB










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