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  • Photo du rédacteurArthur Pierre

Raphaëlle Covilette : "Nous sommes constamment en quête d'innovation pédagogique"



Pour Raphaëlle Covilette, cofondatrice de Kokoroe, le défi des compétences se résout par une formation continuellement réinventée, en phase avec l'actualité et accessible à tous.



Vous avez fondé une plateforme de formation du nom de Kokoroe, qu’est-ce qui vous différencie des autres organismes de formation ?


Dans le secteur de la formation, il existe deux types d’acteurs : les Learning management system (LMS), les logiciels qui accompagnent et gèrent un processus d’apprentissage, ainsi que les éditeurs de contenus. Chez Kokoroe, nous avons la double casquette.


Nous avons fait le pari d’un positionnement pop culture. Ce choix stratégique nous permet de nous démarquer des autres formations existantes - très souvent désuètes - qui utilisent des codes pouvant paraitrent à rebours de l’air du temps. Cet ADN pop culture nous confère un caractère différenciant et innovant. Au-delà de notre design, nous nous différencions par des formations volontairement courtes, qui vont directement à l’essentiel. Notre positionnement est celui de l’acculturation, c’est à dire que nous essayons d’intégrer la réflexion de l’apprentissage dans le cadre de la vie quotidienne de nos utilisateurs.


Enfin, comme en témoigne la diversité de nos formats, nous sommes constamment en quête d’innovations pédagogiques. Cette recherche d’innovations résulte de notre conception de la formation, que nous plaçons sous l’angle du marketing. Le parcours d’apprentissage Kokoroe est véritablement pluri-formats. En ce sens, depuis la crise, nous proposons également des émissions podcasts, un format pour lequel la demande ne cesse de croître.



Vous proposez des formations très variées à différentes compétences (business, créatives, ou relatives au développement personnel), comment sélectionnez-vous vos contenus ?


Nous avons internalisé la création de nos contenus et proposons de ce fait un large éventail de formations adaptées à différents publics. L’enjeu pour nous est d’être en phase avec l’actualité. La crise sanitaire a suscité énormément d’attentes sur des sujets divers tels que la formation à distance par exemple, et nous avons été en capacité d’y répondre en créant de nouvelles formations. Nous analysons dans un premier temps la période, puis nous relevons les différents besoins en formation.


Au delà de la corrélation à l’actualité, nous concevons également nos contenus en fonction de nos échanges avec nos partenaires. Ces derniers évoquent des besoins auxquels nous répondons. Cette réactivité nous permet de nous renouveler en permanence : nous avons par exemple réalisé une formation sur les gestes barrières en début de crise.


"Nous sommes convaincues que la formation a une vocation sociale, celle de permettre à chacun d’écrire son histoire"

Kokoroe est une entreprise qui a également une visée sociale, celle de démocratiser les compétences de demain. À quel public vous adressez vous en particulier, et qui sont, selon vous, les plus touchés par cette exclusion numérique ?


Nous sommes trois femmes avant tout passionnées par la formation, mais également filles et petites-filles de professeurs. De fait, nous sommes convaincues que la formation a une vocation sociale, celle de permettre à chacun d’écrire son histoire, c’est-à-dire changer de voie et ce, peu importe son milieu social d’origine.


Ainsi, nous avons réalisé plusieurs partenariats, notamment avec Pôle Emploi, ou encore avec la French Tech Grand Paris afin de former des réfugiés. Plus récemment, à la demande du ministère du travail, nous avons dispensé des formations gratuites sur les thématiques liées au confinement. Ce parti pris nous permet d’aller vers les oubliés du numérique, des populations défavorisées et éloignées de l’emploi. Ce sont souvent des personnes qui ont rapidement décroché de l’école et qui n’ont pas forcément de revenus pour avoir un accès internet ou un ordinateur. Ainsi, chez Kokoroe, ce sont ces personnes que nous visons à travers ces partenariats, afin de les former aux compétences de demain.


De façon générale, nous touchons un public assez large avec une activité B2B importante : nous formons les collaborateurs de plus de 100 entreprises du CAC 40, TPE et PME depuis environ deux ans. En parallèle, nous avons également un positionnement B2C où nous formons des auto- entrepreneurs et des freelances par le biais de la plateforme. Enfin, ce sont les partenariats, comme ceux que j’ai pu évoqué, qui nous permettent justement d’aller chercher les personnes éloignées de l’emploi.



La crise sanitaire a provoqué une nette hausse de la formation en ligne et de l’écoute de podcasts, le confinement a-t-il impacté votre activité ?


Nous avons eu la chance de faire partie des secteurs n’ayant pas souffert de la crise du COVID-19. Nous avons accompagné les entreprises afin qu’elles assurent une continuité pédagogique au sein de leurs équipes sur un certain nombre de thématiques par le biais du e-learning. Notre ADN Kokoroe est particulièrement adaptée à cette période de confinement, et nous avons d’ailleurs enregistré une croissance de 30% sur la période.


Nous avons par ailleurs saisi cette opportunité pour repenser notre activité de façon qualitative, notamment sur la question du management et de l’organisation. C’est dans cette période de recul que nous avons lancé notre émission de podcasts « Hacking HR » dans lesquels nous menons des interviews de DRH ou responsables learning, sur tous les sujets de Learning et RH ; car il y avait un véritable besoin d’échanger sur les pratiques dans la communauté RH lors du confinement. Nous sommes également en train de réfléchir à un moyen de proposer du contenu certifiant, ce que nous ne faisons pas à l’heure actuelle, afin d’avoir une véritable démarche grand public.

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