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  • Photo du rédacteurNicolas Citti

L'Édito "Compétences" - Semaine du 24 avril 2023

Emploi et formation au cœur de la feuille de route des 100 jours du gouvernement Borne



C’est résolue à clore la séquence mouvementée des retraites que la Première ministre Elisabeth Borne a dévoilé sa nouvelle feuille de route, ce mercredi 26 avril. Tandis qu’à l’occasion de son allocution télévisée Emmanuel Macron a réaffirmé l’objectif plein-emploi de son second quinquennat, Elisabeth Borne a pu détailler en suivant l’agenda social que le gouvernement souhaite mettre en œuvre pour renouer le fil du dialogue avec les partenaires sociaux. Au menu : projet de loi plein-emploi, Pacte de la vie au travail et un soutien renouvelé en faveur du développement des compétences.


Le Plan d’Investissement dans les Compétences (PIC), qui devait arriver à son terme à la fin de l’année, sera renouvelé au début de l’année 2024.

Au rayon des bonnes nouvelles pour les acteurs de l’emploi et de la formation professionnelle, le Plan d’Investissement dans les Compétences (PIC), qui devait arriver à son terme à la fin de l’année, sera renouvelé au début de l’année 2024. Cette annonce de la Première Ministre fait écho au rapport France Travail remis au Ministre du Travail la semaine dernière par Thibaut Guilluy, Haut-commissaire à l’emploi et à l’engagement des entreprises, qui plaidait déjà en faveur de la reconduction du PIC, et du maintien du principe de subsidiarité entre l’État et les collectivités dans le champ de la formation professionnelle.


Ce PIC 2.0 passera par des concertations et de nouvelles contractualisations avec les Conseils régionaux. A ce stade, la hauteur des financements reste à définir, tandis que les régions doivent commencer à définir leurs prévisions budgétaires pour l’année prochaine.


(..) Atteindre le cap symbolique et historique du million d’apprentis d’ici à la fin du quinquennat, en maintenant notamment l’aide à l’embauche de 6 000 euros pour les alternants jusqu’à 2027

A l’occasion de son intervention, la Première ministre a également réaffirmé l’ambition du gouvernement de poursuivre le développement de l’apprentissage dans le public comme dans le privé, et d’atteindre le cap symbolique et historique du million d’apprentis d’ici à la fin du quinquennat, en maintenant notamment l’aide à l’embauche de 6 000 euros pour les alternants jusqu’à 2027.


En parallèle, la très attendue loi Plein-Emploi, qui doit entériner la création de France Travail, devrait finalement être présentée au début du mois juin. Selon des sources concordantes, son périmètre pourrait être amené à évoluer pour accueillir également une réforme du lycée professionnel et des mesures en faveur de l’insertion dans l’emploi des personnes handicapées.


En outre, d’ici au 14 juillet, Elisabeth Borne fonde l’espoir d’arriver à bâtir avec les partenaires sociaux les contours du Pacte de la vie au travail, qui devra ouvrir des négociations autour des salaires, des reconversions professionnelles, du compte épargne temps universel, des conditions de travail, de l’emploi des seniors ou encore de la prévention de l’usure professionnelle. Le fruit de ces concertations devra être traduit dans la loi au début de l’année 2024. Un horizon lointain et incertain, tant le dialogue social semble au point mort à la veille d’un 1er-mai qui s’annonce mouvementé.


Encouragée par la nouvelle baisse de 1,2 % du taux de chômage au 1er trimestre 2023, selon les chiffres rendus publics par le ministère du Travail ce mercredi, la Première Ministre entend donc poursuivre ses réformes et s’appuie sur les prévisions ambitieuses du Programme de Stabilité 2023-2027. Réalisé par Bercy, celui-ci prévoit la création de près d’un million d'emplois d’ici la fin du quinquennat, un volume qui permettrait de ramener le chômage à un niveau de 5 %, contre près de 7,2 % actuellement.


Pour Eric Heyer, directeur du département analyse et prévision à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), les objectifs du gouvernement sont illusoires.

Ce scénario peine à convaincre dans les rangs des économistes. Si Ludovic Subran, chef économiste d’Allianz, table plutôt sur une création d’emplois proche des 840 000 postes et un taux de chômage à 6,6 %, en revanche, pour Eric Heyer, directeur du département analyse et prévision à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), les objectifs du gouvernement sont illusoires. En cause, l’installation dans la durée de l’inflation, et les conséquences durables de la guerre en Ukraine sur l’activité économique, qui devraient susciter au contraire une nouvelle augmentation du chômage.


Dans cette course effrénée vers le plein-emploi, le chemin du gouvernement sera semé d’embûches. D’autant qu’au-delà des objectifs chiffrés qui sont mis au débat, la question du bon emploi est également venue s’inviter dans l’actualité cette semaine avec la présentation du rapport final des assises du Travail issu des concertations du Conseil National de la Refondation (CNR). Celui-ci formule plusieurs recommandations concrètes pour “reconsidérer” le travail qui ne manqueront pas d’alimenter les discussions à venir autour du Pacte de la vie au travail.


Alors que le tintamarre des casseroles accompagne désormais chacun des déplacements ministériels, c’est donc bel et bien sur l’emploi que reposent les espoirs du gouvernement pour faire baisser la température du climat social dans le pays.


Par Chefcab

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