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  • Sara Durier

Eva Peris : “Le recrutement est le problème n°1 d’une start-up qui souhaite évoluer”


Wanted, cofondée en 2020 par Eva Peris, Jean Meyer et Guillaume Breux, est une véritable innovation dans le secteur du débauchage de talents. La plateforme Wanted permet notamment de fluidifier la mise en relation entre entreprises et talents.


Pouvez-vous nous présenter le fonctionnement de la plateforme Wanted ? A quels besoins la solution permet-elle de répondre ?


L’idée de Wanted est simple. Elle est née de nos propres expériences de recrutement au sein de start-ups, comme Wanted. Le recrutement est une étape fondamentale pour la prospérité du projet, mais elle est aussi particulièrement difficile pour les sociétés de petites tailles, qui n’ont pas les ressources pour financer un chasseur de tête. Cependant, décider de procéder soi-même au débauchage de talents, c’est s’engager dans des recherches Linkedin chronophages et recevoir des candidatures peu pertinentes.


Notre solution répond d’abord à une frustration des start-ups. Wanted est un moyen d’accéder à une vaste base de données de personnes, non pas en recherche d’emploi, mais à l’écoute du marché. Pour cela, Wanted a recueilli l’autorisation de talents “passifs” d’être contactés, en cas d’opportunités d’emploi conformes à leur prétention salariale. De cette manière, la solution assure un taux de réponse élevé de candidats potentiels pour pourvoir le besoin de l’entreprise.


La prise en compte des critères des talents permet aussi d’améliorer l’expérience du débauchage. Trop souvent, les chasseurs de tête ne comprennent pas les postes pour lesquels ils recrutent. Trois entretiens plus tard, un talent peut réaliser que le poste proposé ne correspond pas du tout à ses attentes.


La solution Wanted démocratise l’accès des entreprises à un service de débauchage efficace. Quel est donc le modèle économique de Wanted pour assurer un tel service aux start-ups ?


Pour accéder à la plateforme de recrutement sur Wanted, nous avons développé deux offres : une offre start-up à 500$/mois et une offre entreprise à 1 000$/mois. Le package entreprise comprend des fonctionnalités avancées et un nombre plus important de talents proposés pour chaque poste. Notre solution reste donc abordable, lorsqu’on pense qu’un chasseur de tête coûte entre 20 000€ et 30 000€, en fonction du salaire initial de la personne recrutée ! Même nos offres premium sont plus rentables, pour des sociétés qui dépensent aujourd’hui environ 50 000€ dans des job boards, comme Linkedin. Aujourd’hui, Wanted n’a pas vraiment d’équivalent sur le marché français.


Wanted assure la sélection de profils adaptés aux recherches des entreprises. Est-il parfois difficile de faire correspondre leurs exigences avec celles des candidats ?


L’aventure Wanted a démarré aux Etats-Unis, où nous avons beaucoup appris auprès de nos premiers clients. Au démarrage, Wanted était proposé gratuitement aux entreprises, en échange de leur feedback. Grâce à leurs retours, nous sommes parvenus à affiner notre modèle. Aujourd’hui, Wanted est devenu un mixte entre une modération humaine et le développement d’une technologie d’intelligence artificielle. De cette manière, nous sommes en mesure de proposer les profils les plus qualifiés aux entreprises.


A travers l’activité de la plateforme Wanted, avez-vous observé des transformations sur le marché de l’emploi, liées à la crise sanitaire et sociale ?


Wanted s’est lancé peu après le début de la crise du Covid-19. Aujourd’hui, nous proposons nos services à des entreprises de secteurs variés. Elles ont en commun la recherche de professionnels du développement produit (développeurs web, data scientists, product managers…).


Pendant la pandémie, nous avons observé sur Wanted une baisse des salaires proposés par les entreprises. Aujourd’hui, les propositions salariales atteignent le niveau précédent la crise.


Wanted offre un service dématérialisé, permettant aux entreprises de se passer des chasseurs de tête. Selon vous, comment les pratiques de recrutement vont-elles évoluer ?


Actuellement, le sujet n°1 des entreprises est de maîtriser le recrutement en visioconférence. Comment engager une personne sans ne l’avoir jamais rencontrée ? C’est une compétence qui va être clé pour les entreprises.

Je crois aussi que la mobilité professionnelle deviendra incontournable. Les entreprises, et particulièrement les petites structures, vont adopter une certaine flexibilité des postes, grâce à la généralisation du télétravail. A titre personnel, je pense qu’avoir un bureau reste important pour la culture d’entreprise, même si pour l’instant, Wanted est 100% remote.


D’abord implanté aux Etats-Unis, Wanted arrive en France. Observez-vous d'ores et déjà des différences entre les marchés de l’emploi américain et français ?


Notre lancement en France a eu lieu il y a quelques semaines. Nous sommes partis du principe que notre modèle est facilement réplicable. Effectivement, les entreprises américaines et françaises ont un comportement relativement similaire, notamment grâce à l’appui de nos investisseurs.


Pour finir, quelles sont les perspectives de développement de la solution Wanted ?


Wanted vient de signer des contrats avec des clients suisses, et nous souhaitons ouvrir Wanted aux marchés londonien et berlinois.


Pour ce qui est du développement de la solution, nous avons suivi, ces derniers mois aux Etats-Unis, les sujets “Diversité” et “Inclusion”. Comment recruter équitable ? Comment être suffisamment inclusif dans sa politique RH ? Je pense que cette problématique arrivera en France et sera cruciale dans le futur. Nous sommes d’ores et déjà en train de penser à une nouvelle fonctionnalité afin d’apporter une réponse aux entreprises à ce niveau.



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